Film sur l’Abbé Pierre

Chères paroissiennes, chers paroissiens,

Tout d’abord, Bonne année à chacun et chacune de vous. Je vous souhaite une année de santé, d’amour et de paix. Que Dieu soit présent dans chaque moment de vos vies et qu’il vous comble de ses grâces. Prions ensemble pour notre monde. Prions pour tous ceux qui ne connaissent pas Dieu et pour toutes les personnes qui vivront des moments de souffrance cette année.

Pendant le temps des fêtes, je suis allée au cinéma écouter le film sur l’Abbé Pierre. Pour ceux qui ne le connaisse pas, l’Abbé Pierre est un prêtre catholique français connu pour être le cofondateur du mouvement Emmaüs, une organisation non confessionnelle de lutte contre l’exclusion, pour le logement des défavorisés et de nombreuses autres actions sociales en France. Il a été un visage important des entreprises de l’économie sociale et solidaire en France. Il est né en 1912 et décédé en 2007.

En écoutant le film, je n’ai pu que penser à la situation que nous vivons présentement. Ici même, au Québec, quand nous prenons le temps de nous approcher un peu des gens de la rue, on se rend compte que nous sommes loin du stéréotype des clochards sur l’aide sociale et alcoolique. Pendant les congés des fêtes, nous avons cuisiné des repas pour les sans-abris. Une partie a servi à la mission sans-abri du 7 janvier et une autre partie était pour le centre d’hébergement d’urgence à Longueuil. Ils offrent tous les jours le déjeuner à ceux qui y ont passé la nuit et le souper pour ceux qui la passeront. Ils font aussi des sandwichs pour les dîners des fins de semaine, car les autres ressources sont fermées. Pour ceux qui ne connaissent pas ce centre, il s’agit de La Halte du coin. L’organisme a vu le jour au tout début de la pandémie pour répondre aux besoins urgents d’hébergement occasionné par le débordement des refuges qui devaient accepter moins de gens pour dormir en raison des mesures sanitaires. Comme la situation est loin d’être rose, le centre déborde. Ils ont une capacité de 35 lits et doivent refuser des gens chaque soir.

Lorsque je suis allée porter les repas à la Halte, j’ai été accueilli par Marco (nom fictif), qui m’a aidé à entrer les boîtes. J’ai demandé à Marco comment il allait et il m’a répondu qu’il espère que sa vie change cette année. Marco est un homme de 27 ans. Il a un emploi à temps plein à 18$/heure, mais a perdu son logement et n’arrive pas à en retrouver un. Il est en froid avec sa famille et n’a aucune autre option que de dormir dans la rue ou dans des centres d’hébergement comme la Halte. Depuis son arrivée à la Halte, il a des problèmes d’hygiène, des problèmes de sommeil, des problèmes d’anxiété. Il craint de perdre son emploi et de se retrouver encore plus dans la pauvreté. Qui va vouloir embaucher quelqu’un qui a accès à une douche 1 fois par semaine? Qui porte des vêtements usagés et usés?

Marco et des dizaines d’autres personnes comme lui vivent dans une situation très précaire. Oui, certains consomment, ou d’autres ont des problèmes de santé mentale, mais je n’ose même pas imaginer comment moi j’arriverais à m’en sortir. Personne n’est à l’abri. Si nous acceptons socialement que des humains vivent dans de telles conditions, où en est notre humanité? Prions pour que nos gouvernements prennent des décisions qui favorisent davantage les individus, prions pour que nos communautés soient tolérantes et aimantes envers les personnes appauvries, prions pour que les gens apprennent à se parler au lieu de se battre.

Si vous en avez la possibilité, allez voir le film, il est au cinéma de Saint-Bruno. Nous avons aussi les livres sur l’Abbé Pierre dans la bibliothèque spirituelle à la paroisse Saint-Bruno que vous pouvez emprunter.

Bonne semaine à tous,

Caroline Rodrigue, Coordonnatrice des activités paroissiales
caroline1rodrigue@gmail.com