Paroisse Saint-Basile: son histoire

Brève histoire de la paroisse Saint-Basile-le-Grand

Crédit : Archives de la SHSBLG, Fonds Monique Lapalme Savaria Description : L’église et le presbytère vers 1896. Sur le trottoir de bois, le curé Anthyme Corbeil. On remarque que l’église n’a pas encore ses cloches.

En 1672, Jacques de Chambly, capitaine du régiment de Carignan, reçoit pour son « zèle au service du Roy » la concession de la seigneurie de Chambly. Le développement se fait d’abord le long du Richelieu puis progressivement dans les terres.

De 1800 à 1869, les habitants de la partie ouest de la Seigneurie de Chambly, soit le fief ou seigneurie de Jacobs, ont présenté 8 requêtes soit pour avoir une nouvelle paroisse ou pour changer le découpage des paroisses.

Il faut comprendre qu’on voyageait à cheval et que les routes étaient en mauvais état d’ici à Chambly, surtout au printemps. Et lorsque la rivière de Montréal débordait, certains étaient même empêchés de faire leurs Pâques, de faire baptiser, d’envoyer les enfants au catéchisme ou de recevoir les derniers sacrements.

En 1842, la paroisse de Saint-Bruno est créée, détachée en partie de celle de Saint-Joseph-de-Chambly.

En 1869, la 8erequête des francs-tenanciers de la Seigneurie de Jacobs est celle qui va réussir à convaincre l’évêque. Le mouvement est dirigé par Basile Daigneault, qui offre 8 arpents de terrain pour la future église et ses dépendances, cimetière et presbytère. Il souhaite, ce faisant, mettre en valeur ses terres voisines. Cette volonté est renforcée par la présence de l’axe ferroviaire depuis 1848. Ce nouveau moyen de transport allait contribuer à attirer les gens vers l’intérieur des terres.

Crédit : Archives de la SHSBLG, Fonds Richard Pelletier Description : Ce timbre, émis par la Grèce, commémore la création de la Croix-Rouge. Saint Basile le Grand, illustré ici, en est considéré comme le précurseur.

Le 23 novembre 1870, Mgr Bourget édicte officiellement l’érection de la paroisse, sous le titulaire de Saint Basile le Grand, évêque de Césarée au 4e siècle (région de Cappadoce en Turquie), en l’honneur de l’initiateur et généreuxdonateur, Basile Daigneault. La paroisse est « distraite » des paroisses de Saint-Bruno et de Saint-Joseph-de-Chambly. Joseph-Edmond Dupras, 34 ans, en devient le premier curé.

Basile Daigneault a donné le terrain mais pas la maison de pierre qui s’y trouve. Il y a mésentente sur la vente de cette maison, si bien que Joseph Chagnon achète la maison et la revend à la fabrique. Cette maison sert initialement de chapelle. Elle était située sur le site de l’ancienne fontaine ou de la présente statue de la vierge devant l’actuel presbytère.

En 1871 est créée la municipalité de paroisse de Saint-Basile-le-Grand. Basile Daigneault en est élu le premier maire.

Crédit : Archives de la SHSBLG, Fonds Yolande et Yvan Choquette Description : .L’intérieur de l’église, peint en 1894 par Joseph Richer. On remarque les fresques et peintures à effets trompe-l’œil, ainsi que la balustrade. L’allée centrale peut accueillir des bancs amovibles. Les bancs réguliers sont soulevés sur une plateforme.

En 1876, une fois l’acte de répartition finalisé, on procède à la construction de l’église. Elle est de style néo-gothique – avec notamment des formes d’ogives omniprésentes – en pierre des champs, avec façade en pierre « piquée au marteau ». Les paroissiens ont été invités à une corvée de pierres. Le plan général de l’église est de type « récollet », c’est-à-dire avec rétrécissement à l’entrée du chœur permettant l’installation de deux autels latéraux. Il est intéressant de noter que l’église de Saint-Basile-le-Grand est la plus petite du diocèse de Saint-Jean.

Nous ne possédons plus les plans de l’église, vraisemblablement perdus dans l’incendie du presbytère en 1948. Nous n’en possédons que les devis. Même le nom de l’architecte original n’est pas connu avec certitude, mais plusieurs indices laissent croire qu’il s’agirait de Victor Bourgeau.

Crédit : Archives de la SHSBLG, Fonds du curé Paul Lapointe Description : 1952. Une fontaine orne le devant du presbytère depuis 1949 jusqu’à son remplacement par une statue de la vierge en 1954.

L’intérieur de l’église est en bois, autrefois décoré de fresques et de peintures avec des effets trompe-l’œil, œuvres de Joseph Richer. Delphisse-Adolphe Beaulieu réalise les vitraux. Il y illustre des apôtres et des évangélistes.

En 1883, on entreprend la construction d’un presbytère en bois de deux étages, la maison de pierre étant trop vétuste. En mai 1948, ce presbytère est accidentellement incendié. On construit immédiatement l’actuel, avec une fontaine à l’avant, remplacée par une statue de la vierge en 1954.

Crédit : Archives de la SHSBLG, Fonds du curé Paul Lapointe Description : 1952. De magnifiques statues de fer bronzé ornent le calvaire érigé en 1927. Ces statues sont bradées dans les années 1990.

Le cimetière, initialement limité au côté Est de l’église, s’agrandit progressivement vers l’ouest. Deux des quatre charniers d’origine sont aujourd’hui toujours présents. En 1927, on procède à l’installation d’un magnifique calvaire au cimetière, avec des statues en fer bronzé fabriquées en France. Ces statues seront malheureusement bradées dans les années 1990. Par ailleurs, trois prêtres, dont deux de nos curés, sont enterrés sous le maître-autel de l’église.

En 1964, dans la foulée des réformes de Vatican 2, on transforme l’intérieur de l’église. Le curé de l’époque aurait plutôt souhaité démolir l’église pour la remplacer par une plus moderne! Les fresques et les peintures disparaissent. Dans les années qui suivent, les marches, la balustrade et la chaire disparaissent également, les bancs sont remplacés. Les cloches sont électrifiées. L’orgue à tuyaux est remplacé par un orgue électronique.

En 1969, Saint-Basile-le-Grand obtient le statut de ville et connaîtra une croissance démographique soutenue.

Crédit : Archives de la SHSBLG, Fonds Richard Pelletier Description : Une petite cheminée est toujours présente sur le toit de l’église. Elle rappelle le premier chauffage de l’église, assuré par un gros poêle dans l’allée centrale. Un œil attentif peut encore déceler un rond dans le plafond, au centre de la nef. Cette photo permet également d’admirer la variété de pierres des champs recueillies par les paroissiens de l’époque.

En 1999, deux forgerons d’art grandbasilois, Pierre et André Cantin, offrent un coq en cuivre qui est installé sur le clocher en mai 2000. D’allure fière, le « Victorieux » porte une crête fleurdelysée.

Malgré des transformations, l’église de Saint-Basile-le-Grand a conservé un charme unique, dans un environnement naturel préservé. Son site marque le cœur du village et offre une fenêtre sur la montagne.

Richard Pelletier
Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand (SHSBLG)
2011

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